Rencontre avec Vineesha Srivastava, jeune docteure au Centre européen de sciences quantiques

Vineesha Srivastava est indienne et a récemment soutenu son doctorat dans le groupe du professeur Guido Pupillo à l'ISIS-CESQ (physique quantique), sur le thème de la génération d'état intriqué. Auparavant, elle a obtenu son diplôme d'ingénieur à l'Indian Institute of Technology à Varanasi. Avant d'entamer son doctorat, elle avait travaillé dans le secteur industriel (ingénierie des systèmes pour les semi-conducteurs).

 

  • Pouvez-vous nous parler de votre parcours universitaire jusqu'à présent et nous expliquer ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche ?

J'ai toujours aimé les sciences, en particulier les mathématiques. J'ai décidé de commencer mon parcours universitaire par un double diplôme intégré, ingénierie / physique, et j'ai rejoint un institut indien de technologie (un groupe très compétitif d'écoles d'ingénieurs), à Varanasi, loin de ma ville natale. Là, l'environnement académique et les équipements étaient excellents et j'ai vraiment pu développer mes centres d'intérêts scientifiques. Rapidement, j'ai été fasciné par la mécanique et les technologies quantiques, telles que l'informatique quantique. J'ai pu effectuer plusieurs stages de recherche dans différents instituts de recherche de premier plan en Inde, ce qui n'a fait que renforcer mon intérêt pour le sujet. J'aime beaucoup la nature interdisciplinaire de la science quantique, qui fait le lien entre la physique, l'informatique et les mathématiques, offre de nombreuses possibilités d'innovation, mais aide aussi à comprendre la physique fondamentale. 
Après mon diplôme d'ingénieur, je voulais continuer dans le domaine quantique et faire un doctorat était forcément une option naturelle. Je souhaitais également acquérir une expérience à l'étranger et découvrir d'autres cultures. J'ai entendu parler des travaux du Professeur Pupillo au cours de mes stages, dans les publications scientifiques mais aussi par mes superviseurs de l'époque. J'ai posé ma candidature au programme QUSTEC (programme MSCA coordonné par le réseau EUCOR) et j'ai été sélectionnée. 

  • Que vous apporte l'environnement de recherche à l'ISIS-CESQ ?

L'environnement de recherche à l'ISIS-CESQ est exceptionnel : j'ai appris énormément du simple fait d'être immergée dans une communauté qui concentre ses travaux sur le quantique et la collaboration constante entre les théoriciens et les expérimentalistes a vraiment élargi mes horizons. Le projet pionnier d'ordinateur quantique mené au CESQ, même si je n'y suis pas directement impliquée, est extrêmement stimulant. J'ai également eu la chance de travailler avec la startup hébergée au CESQ (QPERFECT), ce qui m'a permis d'explorer l'aspect industriel de l'informatique quantique. Le cadre international est un autre aspect que j'apprécie vraiment. Toutes ces opportunités m'ont aidé à grandir en tant que chercheuse.
Une phrase est restée gravée dans ma mémoire dès mon entrée à l'ISIS-CESQ, une phrase que je garde écrite sur un tableau blanc à la maison : « Ici, les chercheurs sont totalement libres et entièrement responsables". Cette phrase m'a vraiment permis de comprendre que je venais d'intégrer une culture scientifique très différente de celle que j'avais connue auparavant et je trouve cette philosophie très encourageante - elle favorise une atmosphère de confiance et d'indépendance et me donne plus de liberté pour me plonger dans mes recherches.

  • Quels sont vos souhaits et vos projets après votre doctorat ?

Au cours des quatre dernières années, je pense que mon ambition de rester connectée avec la science se sont encore renforcées. Mais comme j'ai aussi reçu une formation d'ingénieur, je serais tout aussi satisfaite de poursuivre dans une voie plus appliquée. Je pense que cela m'ouvre encore plus de possibilités, tant dans le monde universitaire que dans l'industrie. 

  • Qu'est-ce qui vous plaît dans votre vie strasbourgeoise ?

J'aime beaucoup la ville - c'est une ville de taille idéale, ni trop grande ni trop petite, et très bien desservie. Je me sens également à l'aise avec les habitants, qui ont toujours été amicaux avec moi. Je n'ai pas vraiment ressenti de choc culturel, j'étais simplement très enthousiaste et curieuse d'explorer les différents aspects de la culture, tels que la nourriture (c'était un grand changement, globalement très positif !) et, bien sûr, les traditions de Noël. 

  • Si vous deviez citer ce dont vous êtes la plus fière, ce serait quoi  ?

C'est difficile pour moi de citer une seule chose. Je pense que c'est chaque étape que j'ai franchie qui me rend fière de ce que je suis aujourd'hui. Mon superviseur m'encourage à m'attribuer davantage de mérite, ce que j'apprends peu à peu à faire ! 

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